Valeurs patrimoniales et économiques

Valeurs patrimoniales & économiques

      

En Bretagne , comme au Chili, la récolte des grandes algues brunes est une tradition lointaine qui trouve aujourd'hui de nombreuses applications indsutrielles. 

En Bretagne                                    

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             Les algues, et plus particulièrement les laminaires, sont des éléments clés du patrimoine marin et culturel breton.

 

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        La Bretagne est imprégnée d'une forte tradition de ramassage des algues, qui existe depuis le 16ième siècle et qui contribue à son identité. De nombreuses activités ont été, et sont encore, associées à leur exploitation.

 

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Br�lage des laminaires

 

 

 

 

          Les algues ont servi de combustible depuis la préhistoire jusqu'au début du 20ième siècle. Elles ont aussi été utilisées comme aliments pour le bétail et comme engrais naturel dans les champs en raison de leur richesse en potassium. Le milieu du 18ième siècle voit apparaître l'exploitation des forêts de laminaires à des fins industrielles.

  
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Vestige de four � pain de soude encore visible sur les c�tes de Lanildut
           
                Les algues séchées sur la dune sont brûlées dans de longs fours en granite pour en faire des pains de soude, qui servent à la fabrication du verre des palais de Louis XIV. Au début du XXe siècle, ces pains de soude sont utilisés pour fabriquer de la teinture d'iode dans des usines locales (Conquet). L'importation d'iode du Chili a des prix beaucoup plus bas,  à la suite de découverte de gisement de nitrate riches en iode, fait progressivement disparaître toutes les usines bretonnes dans les années 50.
 
                                                     
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Exemples d'utilisations industrielles des alginates

               

 
 
 
       
 
        Depuis les années 1940, les laminaires ont trouvé un autre débouché économique, avec l'extraction des alginates .
 

Ces molécules, extraites de la paroi des laminaires sont utilisées comme épaississant et gélifiant, sous les codes E400 à E405, dans de nombreuses applications industrielles : texture des produits alimentaires et cosmétiques, stabilisation, moulage, fixation des colorants dans le textile, fil biodégradable etc...

 
 
             
   
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Chargement de laminaires � bord d'un go�monier

           

               
        La majorité de la production française d'algues marines vient de la Bretagne, dont la moitié du Nord Finistère (Lanildut est le premier port Goemonier d'Europe). L'exploitation des forêts de laminaires représentent ainsi près de 500 emplois (récoltants et industries associées). Ces emplois pourraient être aujourd'hui menacés par un déclin possible des ressources et par le développement de la mécanisation.
 

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Scoubidou, instrument servant � arracher les laminaires des fonds rocheux
 
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Pour aller plus loin dans la découverte de ce patrimoine breton, lire :
 
- l'article de Christophe Pluchon, "Les algues, l'or vert de la Bretagne
- un extrait de "La route des algues et des goémoniers ", Agence de développement du pays de l'Aber - Côtes des légendes
- "Les Goemoniers", un livre de Pierre Arzel , chez Chasse Marée ed. (1987)
 
- "Ces algues qui nous entourent". Conception actuelle, rôle dans la biosphère, utilisation, culture de René Perez, Ifremer ed. (1997)
 
 

Au Chili   

    Au Chili, deux espèces de Lessonia sont récoltées de façon importante : Lessonia nigrescens et Lessonia trabeculata.

 

     

      Une partie de la récolte s’effectue en ramassant sur la plage les algues échouées, généralement après des périodes de mer agitée (photo ci contre).

 

      Une partie importante de la récolte est cependant obtenue en prélevant directement les algues, soit en détachant le disque de la roche pour obtenir l’algue en entier, soit en coupant les stipes. L’extraction se fait généralement à pied, lorsque la marée est basse, dans le cas de Lessonia nigrescens.

Disque de fixation de Lessonia échouées sur la plage

    

 

     Les algues sont ensuite mises à sécher sur la plage, puis envoyées dans des usines de broyage ou directement envoyées à l’exportation

                

Kelps séchant sur la plage après la récolte. On peut distinguer sur la photo de droite  les 3 espèces de kelps récoltées dans le nord du Chili : Lessonia nigrescens étant l’algue la plus foncée (en ballot), Lessonia trabeculata, reconnaissable par ses stipes formant des bâtons, et Macrocystis sp de couleur brun clair au fond.

 

      Cette ressource est exportée depuis la fin des années 1970, avec des quantités croissantes, jusqu’à constituer aujourd’hui la majeur partie des algues ramassées au Chili (48%  pour L. nigrescens, 11% pour L. trabeculata).

 

     Comme pour les Laminaires de Bretagne, les Lessonia sont ensuite utilisées pour extraire des alginates, qui serviront dans de nombreuses applications industrielles telles que dans l’agroalimentaire et la cosmétique.

                                                                                        

 

Stipes de Lessonia trabeculata séparés des frondes après la récolte. Ces stipes sont reconnaissables à leur grosseur importante et leur couleur blanche quand ils sont secs, ce qui a donné son nom vernaculaire à l’espèce (huiro palo, palo signifiant bâton).        

 

Chargement des Lessonia en ballot avant exportation. Dans ce site de la Region IV, Lessonia est considérée comme une ressource majeure dans le plan de gestion (Area de Manejo).

 

 

 

 

     

        Les Lessonia sont principalement récoltées dans la partie nord du pays (régions I a IV), le fort ensoleillement aidant à sécher les algues. Cependant, les régions situées dans l’extrême nord (régions I et II) sont régulièrement affectées par des évènements El Niño, où les eaux sont plus chaudes et peuvent parfois causer une disparition locale de Lessonia. La recolonisation de Lessonia se faisant très lentement, la récolte dans ces régions de l’extrême nord est plus limitée que dans les régions situées un peu plus au sud.               

        Les kelps du Chili sont parfois concernées par des périodes d’interdiction de la récolte, comme par exemple entre décembre 2007 et août 2008. L’exploitation des kelps reste cependant autorisée dans les Aires de Gestion (Area de Manejo), où la quantité de ressources naturelles prélevées (mollusques, algues…) est déterminée préalablement par un accord entre pêcheurs/recollecteurs et gouvernement.   

 

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